Capitaine Renard allait de compagnie
Avec son ami Bouc des plus haut encornés.
Celui-ci ne voyait pas plus loin que son nez ;
L'autre était passé maître en fait de tromperie.
La soif les obligea de descendre en un puits.
Là chacun d'eux se désaltère.
Après qu'abondamment tous deux en eurent pris,
Le Renard dit au Bouc : Que ferons-nous, compère ?
Ce n'est pas tout de boire, il faut sortir d'ici.
Lève tes pieds en haut, et tes cornes aussi :
Mets-les contre le mur. Le long de ton échine
Je grimperai premièrement ;
Puis sur tes cornes m'élevant,
A l'aide de cette machine,
De ce lieu-ci je sortirai,
Après quoi je t'en tirerai.
- Par ma barbe, dit l'autre, il est bon ; et je loue
Les gens bien sensés comme toi.
Je n'aurais jamais, quant à moi,
Trouvé ce secret, je l'avoue.
Le Renard sort du puits, laisse son compagnon,
Et vous lui fait un beau sermon
Pour l'exhorter à patience.
Si le ciel t'eût, dit-il, donné par excellence
Autant de jugement que de barbe au menton,
Tu n'aurais pas, à la légère,
Descendu dans ce puits. Or, adieu, j'en suis hors.
Tâche de t'en tirer, et fais tous tes efforts :
Car pour moi, j'ai certaine affaire
Qui ne me permet pas d'arrêter en chemin.
En toute chose il faut considérer la fin.
images trouvées par ma grandmamy , qu'elle illustre de petits textes .....c'est pour vous ....
Histoire d’un brin de muguet
Depuis plus de quatre ans que je suis prisonnier.
Mes jours heureux, sont, quand je reçois du courrier.
Les lettres sont pourtant presque toujours les mêmes.
Je suis en bonne santé, te souhaitant de même.
Puis invariablement pour terminer, toujours.
Je conserve l’espoir de ton prochain retour.
Mais, dans un coin d’une lettre que j’ai reçue.
Un petit brin de muguet y était cousu.
Vraiment, c’est enfantin d’envoyer ce muguet.
Je pourrais en avoir, ici, tout un bouquet
Qui ne serait pas fané comme celui-ci !
Dans les bois allemands, le muguet pousse aussi
Et, comme pendant un moment, je restais là.
Soudain, le petit brin de muguet me parla.
- Excuse, me dit-il, si j’ai triste figure.
Pourtant, si tu savais, j’étais beau je t’assure.
Tu as l’air d’en douter, tu ne veux pas me croire ?
Je vais, pour te convaincre, conter mon histoire.
D’abord, j’ai vu le jour là-bas, très loin d’ici.
C’est sur le sol français qu’un matin j’ai fleuri
.
A l’ombre des grands bois, au milieu d’autres fleurs.
J’ai vécu, sans savoir que c’était le bonheur.
Je buvais, le matin, la rosée bienfaisante.
Je puisais dans le sol, nourriture abondantes.
Je voyais, le ciel bleu, la lune ou les nuages.
Je voyais, le soleil à travers le feuillage.
C’est lui qui me chauffait de ses rayons ardents.
Ainsi, rapidement, j’ai pu devenir grand.
Comme il faisait bon, comme tout était beau.
Nous avions chaque jour, le concert des oiseaux.
Tu as dû, toi aussi, l’écouter, autrefois.
N’est-ce pas, qu’il faisait bon vivre dans ces bois?
J’aurais dû ne jamais rien désirer de plus.
Pourtant je subissais l’attrait de l’inconnu.
Je pensais que peut-être, je serais cueilli.
Comme porte-bonheur, et j’en étais ravi.
Une dame, en passant, devina mon désir.
S’approchant doucement, elle vint me cueillir.
Me prenant dans sa main, avec d’autres muguets.
Nous formions à nous tous, un superbe bouquet.
Qu’auprès de son visage elle approchait souvent !
Humant notre parfum tout en nous contemplant
Chez elle dans un vase à demi rempli d’eau.
Pour conserver longtemps ce muguet frais et beau.
Nous avons parfumé ce qui nous entourait.
Dans cet appartement coquet, je me plaisais.
Mais quand, le lendemain, parmi les plus jolis.
Qu’elle avait mis à part, c’est moi qui fut choisi.
J’étais heureux et fier d’être le préféré.
J’entrevoyais, pour moi, l’avenir tout doré.
Puis au coin de la lettre, où je suis maintenant.
La dame m’a placé, cousu, soigneusement.
Avec des gestes tendres, n’osant m’effleurer.
Tout comme si j’étais une chose sacrée.
Puis elle contempla ce travail achevé.
Vérifiant pour que rien ne soit détérioré.
Alors en se penchant, je m’en souviens toujours.
Elle me donna pour toi, un doux baiser d’amour.
En me murmurant, va, toi, qui porte-bonheur.
Va, donner ce baiser à l’élu de mon cœur.
Qui, dans les barbelés dont il est entouré.
Est privé de caresses depuis des années.
Ainsi dans la lettre pliée, je suis parti.
Mais, tu peux savoir tout ce que je souffris.
Depuis ce moment pour arriver jusqu’à toi.
Le tampon des postiers m’écrasa maintes fois.
Je fus aussi jeté, bousculé, rejeté.
Écrasé sous de lourdes piles de paquets.
Je suis resté des jours, peut-être des semaines.
Entassé dans des pièces sombres et malsaines.
Mon parfum
s’échappait par toutes mes blessures.
Vingt fois, j’ai cru mourir, mais j’avais la vie dure.
J’ai cru aussi deux fois que j’étais arrivé.
La lettre, brusquement, se trouva dépliée.
Mais c’était fait par des personnes étrangères.
Qui ont lu, et relu, ta lettre toute entière.
Devant tant d’indiscrétion, j’étais indigné.
Pourtant je dois te dire que nul ne m’a touché.
Avec le doux baiser que j’ai reçu chez toi.
J’ai conservé un reste de parfum pour toi.
Mais, tu es impassible. Me suis-je trompé ?
N’est-ce donc pas à toi, que j’étais adressé ?
Pourtant, j’en suis certain, là-bas, sur le buffet.
J’ai vu, ta photo, près du bouquet de muguet.
Sur ce, le brin de muguet, cessa de parler.
Et moi, un peu confus, je m’en suis approché.
C’est vrai, que du parfum s’en exhalait encore.
Non pas, le doux parfum de fleur qui vient d’éclore.
Cependant cette odeur m’a quelque peu grisé.
Le papier de la lettre en était imprégné.
Et sur mes lèvres, j’ai senti, il m’a semblé.
Recevoir la caresse de ma bien aimée.
J’en étais tout ému, je ne puis l’expliquer.
Aussi c’est bête, voyez-vous, mais j’ai pleuré!
Pierre Julien
La nuit, lorsque je sommeille
Qui viens se pencher sur moi,
Qui sourit quand je m’éveille ?
Petite mère c’est toi.
Qui gronde d’une voix si tendre,
Si tendre que l’on me voit
Repentante rien qu’à l’entendre ?
Petite mère, c’est toi
Qui pour nous est douce et bonne
Aux pauvres ayant faim et froid ?
Qui m’apprend comme on donne ?
Petite mère, c’est toi.
Quand te viendra la vieillesse,
A mon tour, veillant sur toi,
Qui te rendra ta tendresse ?
Petite mère, c’est moi
Dans le frais clair-obscur du soir charmant qui tombe,
L'une pareille au cygne et l'autre à la colombe,
Belles et toutes deux joyeuses, ô douceur !
Voyez, la grande sœur et la petite sœur
Sont assises au seuil du jardin, et sur elles
Un bouquet d'œillets blancs aux longues tiges frêles,
Dans une urne de marbre agité par le vent,
Se penche, et les regarde, immobile et vivant,
Et frissonne dans l'ombre, et semble, au bord du vase,
Un vol de papillons arrêté dans l'extase.
Le roi des villes et le roi des champs
Autrefois le Rat de ville
Invita le Rat des champs,
D'une façon fort civile,
A des reliefs d'ortolans
Sur un tapis de Turquie
Le couvert se trouva mis :
Je laisse à penser la vie
Que firent ces deux amis.
Le régal fut fort honnête,
Rien ne manquait au festin ;
Mais quelqu'un troubla la fête,
Pendant qu'ils étaient en train.
A la porte de la salle
Ils entendirent du bruit ;
Le Rat de ville détale,
Son camarade le suit.
Le bruit cesse, on se retire :
Rats en campagne aussitôt ;
Et le Citadin de dire :
Achevons tout notre rôt.
C'est assez, dit le Rustique ;
Demain vous viendrez chez moi.
Ce n'est pas que je me pique
De tous vos festins de roi ;
Mais rien ne vient m'interrompre
Je mange tout à loisir
Adieu donc , fi du plaisir
Que la crainte peut corrompre
Tout ce que vous allez voir dans cette rubrique est
fait par ma Grandmamy , elle illustre des textes , poèmes
et chansons .Si cela vous intéresse , voici ce que
Grandmamy me dit :
si elle font comme des amies virtuelles elles m'envoie des poèmes qu'elles ont fait et moi je les illustrent avec plaisir.
donc si cela vous plait , dites le moi , je vous mettrai en contact avec elle ....Elle est super ma Grandmamy
Elle pleure ma planète. Elle sent que sa fin est proche
Et ça la rend folle
Dites-leurs, dites-leurs, dites-leurs qu’ils sont fous
"Pourquoi tu pleures ? Pourquoi tu pleures ?"
La Terre en a ras le bol un point c'est tout
Aujourd'hui j'ai de la chance
Je suis encore là
J'vais pouvoir voir le ciel encore une fois
L'air pur ici aussi se fait si rare
Que même les clébards disent
Qu'il y en a marre
De respirer cette m…. à pleins poumons
Tout ça pour qu'un petit con..
Gagne des millions
Tu sais que notre vie de chien me suffit bien
Pas besoin de choper le cancer des êtres humains
Nous paierons cher sans doute votre insolence
Vous jouez avec ce monde par négligence
Les frontières de vos cartes n'y feront rien
Cette Terre n'est pas à nous, vous le saurez bien
Refrain
Elle pleure, elle pleure, elle pleure ma planète
Elle sent que sa fin est proche et ça la rend folle
Dites-leur, dites-leur, dites-leur qu'ils sont fous
La Terre en a ras le bol comme nous
La nature est à moi, je suis sa mère,vous déchaînerez mes nerfs
je serai guerre
Qu'elles volent vos maisons au-delà des mers
Vous donnerez des noms à mes colères
Vous êtes la raison de vos prières
Et vous aurez raison de vos cimetières
Qu'elles jaillissent les eaux
Sur votre espèce
Vous n'aurez plus conscience de votre petitesse,
Je ferai de vos villes ce bel enfer
Plus chaleureux encore que le paradis
Vous tremblerez de peur dans vos demeures
Car l'homme a fait de l'homme
Cette chose sans vie
Refrain
elle pleure, elle pleure, elle pleure ma planète
Elle sent que sa fin est proche et ça la rend folle
Dites-leur, dites-leur, dites-leur qu'ils sont fous
La terre en a ras le bol et c'est tout
Refrain
Elle pleure, elle pleure, elle pleure ma planète
Elle sent que sa fin est proche et ça la rend folle
Dites-leur, dites-leur, dites-leur qu'ils sont fous
La Terre en a ras le bol comme nous
Ne plus me presser
Ne plus m’étouffer
Pour pouvoir me transmettre à vos enfants
Devant un pot de vin clairet,
Devant un pot de vin clairet soutien de la faiblesse humaine le dimanche au cabaret, après une rude semaine
Je m’accoude seul, en courbant mon front que l’on juge sévère
J’entends dire à chaque moment, que regarde-t-il dans son verre,
C’est mon présent, c’est mon passé, j’y vois d’abord une chaumine
Et l’alcôve où je fus bercé au refrain d’une voix câline.
Un matin en ouvrant les yeux, souriant, j’appelais ma mère.
On m’a dit qu’elle était aux cieux, c’est ce que je vois dans mon verre
Le temps passa, puis j’eus vingt ans, c’est l’âge où l’amour vous domine
Par un matin de gai printemps, j’épousais Jeanne ma cousine.
Le ciel béni notre union, ma compagne me rendit père.
La joie était dans la maison, c’est ce que je vois dans mon verre.
Jeanne des champs, venait un soir, l’éclair luit, la foudre tombe.
Le lendemain sous un drap noir l’on portait Jeanne dans la tombe.
Ce fut pour moi un triste jour, mon enfant n’avait plus de
Mère,
Et moi je n’avais plus d’amour, c’est ce que je vois dans mon verre.
Mon fils grandit. C’était ma foi un des plus beaux gars du village.
Il avait le maintien d’un roi, taille élevé et beau visage.
Le pays eut besoin de lui, il s’est fait tuer à la guerre.
Et ma vieillesse est sans appui, c’est ce que je vois dans mon verre
Parfois le ciel s’ouvre à mes yeux, c’est une extase à faire envie.
Au paradis j’aperçois ceux que j’ai perdus dans cette vie.
Maintenant, vieilli par tant d’émoi, je ne suis plus seul sur la terre,
Ma famille est autour de moi, c’est ce que je vois dans mon verre
Source :Joannès Dufaud"Chansons anciennes du Haut-Vivarais" vol. II page 128
Ecoutez cet air c’est l’histoire banale
De ce ver de terre amoureux d’une étoile
Histoire d’enfants, qui souvent font pleurer les grands.
REFRAIN
Deux petits chaussons de satin blanc,
Sur le cœur d’un clown dansaient gaiement,
Ils tournaient, tournaient, tournaient toujours,
Plus ils tournaient, plus ils souffraient ; du mal d’amour
Deux petits chaussons et par dessus, les plus jolis yeux
que l’on est vus
Sous de longs cheveux légers, légers,
Et qu’il était bien obligé d’aimer.
Le nez vermillon, le chapeau sur la tempe,
Comme un papillon, sous les feux de la rampe
Un soir il jouait mais tandis que les gens riaient¨¨¨¨
REFRAIN
Deux petits chaussons de satin blanc,
Sur le cœur d’un clown dansaient gaiement,
Ils ont tant tourné, tourné qu’un soir d’été,
Le cœur du clown trop essoufflé, s’est arrêté
Deux petits chaussons de satin blanc,
Sur le cœur d’un clown dansaient gaiement,
A vingt ans l’on ne sait pas toujours
Que même un clown çà peut mourir d’amour !
Paroles de JACQUES DELARUE
Musique de C.CHAPLIN